Svard, héritière de la Géante Lame

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Chapitre 1: La Naissance d'une guerrière

2 Octoilliard 633, Frigost

De mes yeux englués par le
liquide amniotique de ma mère, la première chose que je vis fut une
aile … Une aile semblable à celle d'une Dragodinde Ebene, mais ce
n'en était pas une, celle-ci était un peu plus grande et plus
développée. Petit à petit je parvint à ouvrir les yeux
complètement. Un Eniripsa, ami de la famille depuis quelques
décennies, il était déjà présent pour la naissance de ma mère.
Hydural était son nom, mais du fait de son grand âge, tout le monde
l'appelait le Père Hydural.

En bonne Iopette que je
suis, je n'ai pas pleuré, un cri barbare sortit de ma bouche, mais
pas un pleurs, pas un seul. Mon père qui se trouvait dans la pièce
d'à côté, entra en trombe lorsqu'il m'entendit crier. Mon
attention fut naturellement attirée par le bruit de la porte tapant
contre le mur, je vis alors mon père, un grand et fier disciple de
Iop comme je n'en ai toujours pas croisé !


Il était si grand et fort
qu'il pouvait retenir un troupeau d'une centaine de Boufmouths à la
seule force de ses bras ! Jay Anteulame était son nom.


Il arborait un sourire
tellement large que sa bouche faisait la liaison entre ses deux
oreilles et toutes ses dents étaient alors visibles ! Lorsqu'il me
vit il cria si fort qu'il me fit sursauter, ses yeux se détachèrent
de moi, et il regarda derrière moi. Je tournai la tête et je vis ma
mère, exténuée par l'accouchement, c'était une disciple
d'Osamodas des plus ravissante, c'est d'ailleurs d'elle que je tiens
ma belle chevelure et ma silhouette élancée.

Une voix puissante et rauque
se fit alors entendre : « Quel bel enfant ! Et quel cri ! A
coup sûr c'est une future disciple de notre bien aimé Iop ! »
s'exclama mon père.

« Du calme, Jay,
elle vient de naître, tu ne vas pas déjà lui coller une épée
dans la main ! » répondit ma mère.

« Et pourquoi pas ?
J'ai justement une Petite Epée de Boisaille juste la ... », il
sortit alors la petite épée qui était tout de même aussi grande
que moi et me la tendit. Bien que je sortais tout juste du ventre de
ma mère, je saisit la lame et la brandit devant moi. Si bien que je
fit tombé une mèche de cheveux du Père Hydural !


« JE LE SAVAIS ! Une
Iopette dans toute sa splendeur ! Tu ne peux rien y faire chérie,
désolé, mais notre fille sera disciple de Iop et elle sera une
grande épéiste, comme son père ! » s'emerveilla mon père.

« Soit, il semble que
tu aies raison … Mais il lui faut un nom à cette petite, as tu une
idée ? »

« Svard ! Maniant si
bien sa lame à un si jeune âge, elle ne peut s'appeler que Svard
! », répondit mon père. En effet, Svard signifie « Epée »
en Frigostien.

« Soit, bienvenue dans
le Monde des Douze, Svard Anteulame ! » me dit alors ma mère.

C'est ainsi que je suis
arrivée dans ce vaste monde, mais ce n'est que le début de
l'histoire …

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Chapitre 2: Une terrible nouvelle

24 Joullier 641, Frigost

Une belle journée d'été
sur Frigost, alors que je m'entrainais sur un Poutch Ingball dans le
jardin, un Ecaflip qui m'était familier apparut d'un bond devant
notre porte. Il portait un pantalon blanc, maculé de sang par
endroits et à la place de l'une de ses oreilles, une large plaie
toute fraîche …


Aussitôt ma mère ouvrit la
porte, elle contempla le guerrier et l'inquiétude commença à se
dessiner sur son visage. Elle le laissa entrer et referma la porte.

Je n'ai pas pu savoir ce
qu'ils se sont dit, mais une chose était sûre, ce n'était pas
joyeux. J'entendis ma mère crier et pleurer comme je ne l'ai jamais
entendue …


L'étranger s'en alla seul,
ma mère n'avait même pas pris la peine de lui tenir la porte.
Quelque chose était arrivé.

Lentement je m'approchai de
la porte, elle n'était pas fermée. Je la poussai, très lentement …


Ma mère était à genou sur
le sol, elle pleurait tellement que ses larmes formaient une large
flaque sur le sol …


Je ne savais pas quoi faire,
moi qui n'avait jamais pleuré, je ne savais pas comment réagir face
à cela. Je me suis approchée d'elle, me suis agenouillé à son
côté et ai posé ma main sur son épaule : « Qu'y a-t-il mère
? ».
Elle leva lentement la tête, je vis toute la détresse
dans son regard, c'était vraiment très grave …
« Ton
père … » sanglota-t-elle.

« Quoi mon père ?
Qu'est-ce qu'il se passe ? »


« Il … Il n'est plus
… » déclara-t-elle avant de fondre en larmes à nouveau.

« Mais … Ce n'est
pas possible ! Il ne peut pas perdre ! C'est un Iop voyons, il n'a
pas pu être défait ! Il a certainement été victime d'une
quelconque traitrise ! » m'exclamai-je.

« Svard … S'il te
plait … »

« Comment ca s'il te
plait ?! Je ne peux pas le croire ! Je découvrirai ce qu'il s'est
réellement passé ! ». Tête baissée, je pris la poudre
d'escampette sans même regarder derrière moi.

« SVAAAAAAAARD ! »,
implora ma mère.

J'étais déterminée à
savoir ce qu'il s'était passé, rien ni personne ne m'arretera.

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Chapitre 3: En quête de vérité

24 Joullier 641, Frigost

Courant dans les rues de
Frigost, n'écoutant plus que ma rage, je me mis en quête de cet
étranger qui était venu troubler notre vie avec cette funeste
nouvelle.


Il n'était pas bien
difficile à trouver, des taches rouges sang gisaient ça et là dans
la neige formant une trajectoire parfaitement dessinée. Je les
suivis. Les traces menaient jusqu'à la maison du Père Hydural, je
forçai la porte, et me rua alors sur le disciple d'Ecaflip qui n'eut
même pas le temps de réagir. Je l'attrapai par les poils du cou et
l'amenai tout proche de mon visage.


« QUI ES-TU ?! ET QUE
S'EST-IL PASSÉ ?! » hurlai-je.


« M ... Mon nom est P
… Poo. Poo Laymouillay. Je … Je suis un ami de ton père ! Un
compagnon d'arme ! Nous nous sommes attaqués au Royalmouth, mais il
était trop fort pour nous ... Ton père s'est fait surprendre
et s'est fait gober … » balbutia le félin qui semblait terrifié.


« Qu'est ce que tu
racontes ?! Mon père aurait pu le réduire en miettes à main nues !
Il s'est forcément passé quelque chose d'autre ! »


« Je te dis simplement
ce que j'ai vu ... »


« REFLECHIS ! Il s'est
passé quelque chose d'inhabituel, c'est forcément ça ! »


« M … Maintenant que
tu le dis … »


« QUOI ?! QUOI ?! »


« Calme toi s'il te
plait ! En effet les mouvements de Jay semblaient anormalement lents
… Je l'ai toujours connu vif comme l'éclair, mais cette fois ci …
Il avait l'air … Ralenti ... »


« Tu te paies ma tête
?! Tu me prends pour une Bworkette ?! » m'exclamai-je en levant
la main sur Poo.


« SVARD ! Ne fais pas
ca ! », intervint Hydural.


« Mais je ne peux le
laisser raconter des inepties pareilles sans le punir ! »


« Ce ne sont pas des
inepties ! Le ralentissement … Cela ressemble fort à de la magie
Xelor ... » déclara le vieil Eniripsa.


« Un Xelor ? Mais
pourquoi s'en prendre à mon père ? »


« Les Xelors sont de
petits êtres chétifs, comptant uniquement sur leur magie. Tout le
contraire d'un grand Iop comme ton père … »



« Et alors ? Je ne
comprends pas ! »


« Les Iops et les
Xelors ne se sont jamais très bien entendus. Il s'agissait
certainement d'une connaissance de ton père. Un ennemi ... »


« Je ne peux le
croire, tout le monde admirait mon père ! »


« Pas les Xelors ... »


Mon visage se tourna alors
vers l'Ecaflip que je tenais toujours de mes deux mains. « Et
toi alors ?! Pourquoi es-tu encore en vie si même mon père a
succombé ?! » me révoltai-je.


« Et bien … Je …
Je me suis enfuit ... » répondit-il.


« Tu t'es enfuit ?!
Espèce de lâche ! Tu n'es même pas digne d'avoir combattu aux
côtés de mon père ! Le grand Iop te punira pour cela, sois en sûr
! » m'indignai-je.


Il baissa la tête et ne
répondit pas.


Je le jetai alors contre la
table, et m'en alla aussitôt.


Un Xelor. Un Xelor avait
causé la mort de mon père. Je savais bien qu'il n'avait pas pu être
défait aussi facilement, je savais qu'il avait été victime d'un
coup bas. Il me fallait retrouver ce Xelor, et quand je l'aurai
trouvé. Je vengerai mon père.

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Chapitre 4: Le grand départ

30 Fraouctor 641, Frigost

Je fermai mon sac. Ma mère
se tenait sur le pas de la porte, elle me regardait faire, les larmes
aux yeux.




Après la découverte de la
vérité quant à la mort de mon père, je suis retourné auprès de
ma mère. Elle était encore effondrée mais je devais savoir. Je lui
ai demandé si elle savait quelque chose à propos d'un Xelor qui
aurait pu en vouloir à mon père. J'appris qu'il s'agissait d'un
membre de l'armée Brakmarienne, mais elle n'en savait pas plus.


Dès lors, je lui fis part
de mon désir de vengeance. Me connaissant par coeur, elle savait que
je ne renoncerai pas et que rien ne m'arrêterai, c'est pourquoi elle
n'a pas essayé de me convaincre de rester. Elle prit la décision de
m'envoyer chez sa soeur, qui était mariée à mon oncle, Phrap
Anteulame, le frère de mon père qui pourrait m'enseigner l'art du
combat Iop. Ils vivaient en Amakna, sur le continent.

Evidemment j'étais tout à
fait d'accord. J'allais pouvoir m'entrainer dur et apprendre toutes
les ficelles du combat afin d'être capable de donner à ce Xelor la
leçon qu'il mérite …




J'embarquai dans le bateau,
le sac sur l'épaule, l'épée au côté. Ma mère me regardait m'en
aller. Je pouvais lire dans son regard qu'elle n'était pas très
heureuse de me voir partir, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas
faire autrement …

Mon cousin Vyers, disciple
d'Osamodas très entrainé, avait fait le voyage depuis Amakna pour
m'accompagner chez lui, auprès de ses parents.

Le bateau commença à
s'éloigner du quai, je quittai mon île natale. Je la quittai pour
rejoindre le continent, et alors commencer mon entraînement. Rien ne
m'arrêtera.